guetf sCHRONIQUE MARINE: Le sémaphore du cap Béar


Publié par admin - 28/03/2017

Au loin vues de la mer ou du port, elles sont là, ces tours accrochées à la falaise. Phare ou sémaphore ? Le phare est destiné, par un foyer lumineux, à guider la nuit les bateaux, c’est un point de repère. Le sémaphore à l’inverse a d’autres fonctions dont la principale est la surveillance. En 1806, soixante six vigies en Méditerranée sont remplacées par les sémaphores. SEMAPHORE du grec SEMA « signes » et PHOROS « qui porte ».

Sous Napoléon, l’Amiral DECRES, ministre de la marine opte pour un système de communication à signaux visuels préconisé par l’officier artilleur DUPILLON, s’inspirant du télégraphe des frères CHAPPE. Le sémaphore se présente sous forme d’un mât en bois avec des bras que l’on articule, d’une maisonnette appelée « Cabane » qui sert de logement aux guetteurs. Ceux-ci au nombre de deux par poste fournissaient un service de veille jour/nuit.


semaphore sEn ce lundi 26 septembre ensoleillé, je me dirige vers le Cap Bear et son sémaphore de 1ère catégorie fonctionnant 24 heures sur 24. Implanté sur la commune de Port Vendres à 82 mètres d’altitude, il fut construit en 1861. Au fil des années, il subit des modifications. Du mât en bois initial au mât tripode métallique en 1962. Puis construction de la cabine de veille et la mise en place d’un mât sémaphorique de 18 mètres en 1967. En 1993, un pylône de 36 mètres est construit (support des aériens du faisceau hertzien, émetteur du CROSS). Le sémaphore du Cap Bear est armé de dix personnes : 6 garçons et 4 filles. Parmi eux un chef de poste le Maître Principal AURADE et la second maître BORJA : les Guetteurs de la Flotte.

Deux parcours différents. aurade borja sLe premier commence sa carrière comme transmetteur, affecté notamment sur le porte-avions « Foch » il poursuit sa formation au centre d’instruction naval de St Mandrier qui le mènera, une fois breveté, guetteur sémaphorique de Leucate au Cap Bear. La second maître quant à elle est issue de la PMM (Préparation Militaire Marine) de Valence. Ensuite elle se dirige vers une FMIR (Formation Militaire Initiale du Réserviste) au sémaphore de Lanvéoc.

Forte de ses expériences, elle pousse la porte du CIRFA de Lyon pour s’engager. Originaire de Romans sur Isère aujourd’hui c’est au Cap Bear qu’elle s’épanouit dans son métier. A la passerelle autour de radars, de multiples appareils électroniques, de radios, d’une jumelle à très fort grossissement (x25), tous deux identifient, surveillent, signalent les approches maritimes des bâtiments de commerce, de guerre, de grosses unités de pêche et plaisance des aéronefs,….Autre mission la transmission à Météo France de bulletins météo marine réguliers. La monotonie n’est pas de mise au sémaphore du Cap Bear. Ces homme et femme veillent sur un précieux patrimoine : la Mer.

aurade chomette s     pointe s     semaphore as


L’ACOMAR, et le sémaphore du Cap Bear à terre, c’est l’histoire du temps qui passe et des marins qui restent.
Des Vigies aux Guetteurs de la Flotte ils sont l’histoire de la Marine Nationale.


S/M Chomette Philippe RDA 66.

 Note du webmaster:

Le Commandant du FOSIT a adressé à notre camarade le Second-Maître Philippe CHOMETTE le message suivant:

Bonjour et bravo pour ce passionnant article.

Très bien écrit, on a envie d’en savoir plus ! L’écriture d’un ouvrage ne vous dirait pas ?

Merci de ce travail qui met en valeur nos guetteurs et le site de Béar.

Au plaisir de vous rencontrer à l’occasion.

Cordialement,

-

Lieutenant de vaisseau Frédéric NICOLLE

Commandant la Formation Opérationnelle de Surveillance et d’Information Territoriale de Méditerranée